20-03-2004
Page 1 de 3 Vendredi 5 mars et Samedi 6 mars 2004, mon guide m’a emmener voir les artisans de la région. La visite commence par les ateliers de tapisseries murales Nieleni (il paraît qu’il faut attendre plusieurs mois pour une commande !). Certaines femmes tissent, d’autres font le tri du coton ou le nettoient…etc. Les tapis ne me font pas spécialement triper mais le travail à « l’ancienne » m’impressionne, tant cela doit prendre du temps pour confectionner un seul tapis!
Mon meilleur souvenir fût la visite de l’atelier de Bogolan (non indiqué sur le guide du routard). Pour la modique somme de 500 CFA, vous avez droit à une explication complète, faites par le maître de maison, sur les secrets de fabrication de ces tentures et toute la symbolique qui se cache derrière.Tout d’abord, une petite explication sur le terme bogolan, et aussi basilan…
- basi | lan | fini => veut dire => soigner | avoir un résultat | tissus
- bogo | lan | fini => veut dire => argile | avoir un résultat | tissus
Basi parce que la teinture des Bogolans est constituée par des colorants naturels provenant d’une plante (Yalama, teinte jaune) et de l’écorce d’un arbre (Pécou, teinte marron).
Les feuilles de Yalama servent d’antiseptique pour faciliter la cicatrisation des plaies, d’où la référence à Basi, soigner, ou basilanfini, tissus fait à base d’éléments qui soignent.
Le terme Bogolan (là, je vous demande votre indulgence, ne me rappelant plus très bien, je vais essayer de retranscrire une histoire pas trop délirante quand même), vient du fait que lorsque les chasseurs de gibiers transportés des basilans (donc des feuilles pour soigner) et tuaient le gibier qui tombait dans une mare d’argile, on retrouvait ces feuilles mélangées à l’argile… d’où le terme Bogo (argile). Mais maintenant, je ne sais plus si c’était les habits des chasseurs fait avec une teinture de basilans qui une fois mélangés à l’argile donnent une autre teinte… bon, enfin, vous comprenez quoi.
Bref, donc ces colorants naturels, Basilan (Yalama et Pécou) pour les teintes jaunes, occres et Bogolan (argile) pour les teintes marrons, noires, fournissent les deux teintes principalement utilisées dans les bogolans (que l’on nommera sans distinction comme ça)
Une troisième teinte bleue est extraite de feuilles indigo fraîches, qui une fois séchées au soleil, prennent une teinte bleu. Elles sont ensuite roulés en boules pour mieux les conserver (et les vendre)
La technique des Bogolans était au départ réservé aux femmes, puis aux femmes plus agées, puis avec le temps destiné aux hommes.
En plus de la teinture, des motifs décoratifs en rapport avec la morale de la société sont dessinés sur les tissus teintés. La combinaison de ces motifs forme une morale, un message.
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- Une ligne droite, c’est le droit chemin, le chemin à suivre
- Une double ligne signifie qu’il faut éviter de prendre 2 chemins
- Une croix signifie la croisée de 2 chemins, que l’homme doit être à l’image d’un carrefour
- Une épine dorsale verticale symbolise le pilier, chez les bambaras, il soutient la toiture. C’est aussi le pilier de la famille, les parents.
- Le chemin en zigzags fait référence à ceux qui ne marchent pas droit, à ceux qui ne paient pas leurs dettes
- Un cercle avec un point à l’intérieur est l’endroit où l’on garde les choses, un coffre.
- Et d'autres symboles encore...
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Une fois le motif appliqué sur le tissus, on trempe le tissus dans l’eau pour ensuite le laisser sécher en plein soleil. C’est un processus long. |
J’ai eu l’immense plaisir de pouvoir fabriquer mon propre Bogolan! Si! C’était le moment le plus marrant de ma visite et j’ai pu poser quelques signes pour établir un nouvel ordre moral dans ce monde de brutes stupides et égoïstes.
Et voici le résultat de Mon Œuvre, je vous présente… taratata... le terrible RoBoGo (sorte de BogoSmiley)!
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- Nom : RoBoGo
- Signes particuliers : Possède un œil gauche à visé Laser Thermo-Radiale, un œil droit doté d’un puissant Laser à Plasma Kripton, et d’une mâchoire aux dents d’acier trempé dans un alliage de NanoKevlar
- Ses plats favoris : Le sauté de boulons à l’huile shell-force-5, la fricassé de vis aux piments rouges de mars
- Sa passion : violer des boulons
- Sa morale: Faire pire que Bush, son idole.
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Enfin, je tiens à remercier plus particulièrement le patron de l'atelier Kasobané qui m'a tout expliqué sur le pourquoi du comment des Bogolans... et c'est aussi un peu grâce à lui si Robogo est né!
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